
Table des matières
Introduction : Le rôle de l’officier opérationnel
L’officier de gendarmerie (OG) constitue l’épine dorsale du commandement opérationnel de la Gendarmerie nationale. Cadre militaire supérieur, il dirige et coordonne les actions de forces de l’ordre sur le terrain, alternant entre postes de commandement opérationnel et missions de gestion administrative. À la tête d’équipes de professionnels, l’officier OG doit faire preuve d’aptitudes au leadership, de sens des responsabilités et d’un goût prononcé pour l’action.
Contrairement aux officiers du Corps technique et administratif (OCTA) qui se concentrent sur les fonctions support, l’officier OG évolue directement au contact du terrain opérationnel. Il encadre des unités, veille à l’application des lois, conduit des enquêtes judiciaires et assure le bon déroulement des opérations de sécurité publique.
Missions et domaines d’intervention de l’OG
Les cinq branches opérationnelles
L’officier de gendarmerie débute sa carrière dans l’une des cinq unités opérationnelles spécialisées. Chaque branche correspond à des missions spécifiques et des compétences particulières à développer.
Maintien de l’ordre et défense : En gendarmerie mobile, l’officier assure le maintien et le rétablissement de l’ordre lors de manifestations ou événements publics. Il met en œuvre des stratégies de sécurité incluant fouilles, contrôles d’identité et coordination des forces déployées.
Sécurité publique générale : En gendarmerie départementale, il assure la sécurité des citoyens de son secteur, combat la délinquance, suit les enquêtes criminelles et prévient les troubles à l’ordre public. Il collecte également du renseignement et coordonne les actions de terrain.
Sécurité routière : L’officier commande les unités motorisées (EDSR, pelotons autoroutiers) et organise les contrôles routiers, interventions sur accidents et mesures de sécurité des voies de circulation.
Police judiciaire : En tant qu’Officier de Police Judiciaire (OPJ), il mène des enquêtes criminelles, collabore avec les magistrats et réalise interrogatoires et collectes de preuves. Il sert d’interlocuteur privilégié avec les autorités judiciaires.
Formations spécialisées : Ces missions incluent la gendarmerie de l’air, le GIGN, la montagne, le subaquatique, l’outre-mer, ou des postes à l’étranger dans le cadre de missions de défense militaire.
Responsabilités de commandement
L’officier dirige fondamentalement une unité d’environ 100 personnes (compagnie départementale, escadron de sécurité routière ou de gendarmerie mobile, compagnie de la garde républicaine). Il fixe des objectifs de travail, répartit les moyens humains et matériels, et supervise l’application des consignes.
Ses responsabilités s’étendent à la programmation d’interventions, la gestion du matériel et des ressources, ainsi qu’aux relations avec les autorités judiciaires, administratives, les élus et les acteurs économiques locaux. Il peut également effectuer des missions à l’étranger dans des cadres militaires, diplomatiques ou humanitaires.
Formation à l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN)
Cursus de formation de deux ans
La formation des officiers de gendarmerie s’effectue sur deux années à l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale de Melun, en partenariat avec l’Université Paris II Panthéon-Assas. Cette formation rémunérée et diplômante combine formation militaire et enseignements professionnels spécialisés.
Première année : La formation débute par 15 semaines de formation militaire aux Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan dans le Morbihan. Cette phase d’acculturation militaire développe la discipline, la rusticité et les compétences de commandement. Elle est complétée par des enseignements professionnels incluant stages en droit, intervention, langues et formation tactique et technique.
Deuxième année : L’élève-officier poursuit sa formation professionnelle selon la filière choisie (sécurité publique, maintien de l’ordre, défense, police judiciaire, sécurité routière). Cette année inclut des mises en situation opérationnelles et des stages intégrés au cursus.
Diplôme universitaire
À l’issue de la formation, les officiers obtiennent un Master 2 « Droit et stratégies de la sécurité » délivré par l’Université Paris II Panthéon-Assas. Ce diplôme de troisième cycle valide les compétences académiques acquises parallèlement à la formation opérationnelle.
Cérémonie des sabres
La « cérémonie des sabres » officialise le passage au statut d’officier et marque la fin de la formation initiale. Cette tradition militaire symbolise l’entrée dans le corps des officiers de gendarmerie et l’engagement au service de la nation.
Les 6 voies d’accès au concours OG
Concours externes
Concours universitaire (OG UNIV) : Destiné aux civils titulaires d’un diplôme conférant le grade de master, ce concours s’adresse aux candidats de moins de 27 ans. La formation complète de deux ans leur permet d’acquérir les compétences militaires et opérationnelles nécessaires.
Concours sur titres (OG TITRES) : Accessible aux candidats de moins de 27 ans titulaires d’un master ou d’un titre d’ingénieur dans des filières définies annuellement. Pour 2025, les spécialités recherchées incluent la cybersécurité, les systèmes d’information, l’intelligence artificielle, les sciences physiques, chimie, biologie, ainsi que la médecine légale et la psychologie.
Concours catégorie A (OG CAT A) : Réservé aux fonctionnaires civils de l’État, des collectivités territoriales ou d’établissements publics. Les candidats doivent justifier d’au moins 5 années de service dans un corps de catégorie A, être âgés de moins de 28 ans et titulaires d’un diplôme de niveau master.
Concours officiers des armées (OG OA) : Ouvert aux officiers des autres armées (terre, air, mer) titulaires du grade de capitaine ou lieutenant de vaisseau. Les candidats, âgés de moins de 35 ans, doivent posséder un diplôme de niveau master enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles. Leur formation se limite à une année, équivalente à la deuxième année des autres voies.
Concours internes
Concours semi-direct (OG SD) : Cette voie s’adresse aux sous-officiers ayant au moins 6 ans de service. Les candidats doivent être âgés de moins de 36 ans et titulaires d’une licence ou d’un titre professionnel reconnu par le ministère de l’Intérieur. Aucune formation supplémentaire n’est requise pour cette voie d’accès.
Concours de rang (OG RANG) : Destiné aux sous-officiers de carrière de la gendarmerie (majors, adjudants, adjudants-chefs), ce concours exige au moins 18 ans de service dont 6 ans comme sous-officier de gendarmerie. L’âge limite est fixé à 50 ans et les candidats doivent être titulaires d’une licence. Cette voie est également ouverte aux officiers sortants des grandes écoles militaires (Polytechnique, Saint-Cyr, École de l’air, École navale).
Conditions d’accès et épreuves détaillées
Conditions générales
Tous les candidats aux concours d’officier de gendarmerie doivent remplir des conditions communes : être de nationalité française, être en règle avec le code du service national (JDC, JAPD ou service militaire), et ne pas avoir déjà tenté le même concours plus de trois fois.
Épreuves d’admissibilité
Les épreuves varient selon la voie choisie. Pour les concours OG UNIV et OG CAT A, l’admissibilité comprend une épreuve de culture générale (5 heures, coefficient 5) et une synthèse de dossier (4 heures, coefficient 5).
Le concours OG OA propose une culture générale de 4 heures (coefficient 5) et une synthèse de dossier de même durée et coefficient. Pour le concours OG SD, la culture générale dure 4 heures avec un coefficient 25, complétée par une synthèse de dossier optionnelle (3 heures, coefficient 15) et une épreuve d’option spécialisée (4 heures, coefficient 5).
Épreuves d’admission
Les épreuves d’admission sont communes à toutes les voies avec des coefficients variables. L’entretien avec le jury (50 minutes + 20 minutes de préparation) a un coefficient 4. L’épreuve de langue étrangère (50 minutes + 20 minutes) voit son coefficient varier : 3 pour OG UNIV et CAT A, 2 pour OG OA, 5 pour OG SD.
L’évaluation des aptitudes générales (entretien psychologue, exposé) porte les coefficients suivants : 8 pour UNIV et CAT A, 10 pour OA, 20 pour SD. L’épreuve sportive (50 mètres nage libre, 3000 mètres course, abdominaux/tractions/pompes) compte pour un coefficient 3 (UNIV, CAT A, OA) ou 10 (SD).
Une épreuve spécifique de connaissances professionnelles (50 minutes + 20 minutes, coefficient 25) s’ajoute uniquement pour le concours OG SD.
Dérogations possibles
Des dérogations d’âge et de diplôme sont prévues pour certaines situations. Les sportifs de haut niveau, parents de trois enfants ou plus, et parents élevant seuls plusieurs enfants peuvent bénéficier de dérogations de diplôme et de suppression totale des limites d’âge.
Les dérogations d’âge incluent un recul correspondant à l’engagement au service de l’État (maximum un an), un recul d’un an par enfant ou personne handicapée à charge, et un recul jusqu’à 45 ans pour les candidats ayant un enfant de moins de 16 ans.
Rémunération et avantages
Rémunération pendant la formation
Durant leur formation de deux ans, les élèves-officiers perçoivent une rémunération progressive. La première année est rémunérée 1 955 euros nets mensuels, montant qui passe à 2 360 euros nets la deuxième année. Cette rémunération s’accompagne du statut militaire et de la prise en charge du logement par la Gendarmerie.
Rémunération à la sortie d’école
À l’issue de la formation, les officiers obtiennent le grade de lieutenant avec une rémunération minimum de 2 780 euros nets mensuels. Ce salaire évolue selon le grade, l’ancienneté et les qualifications, avec des perspectives d’augmentation liées à l’avancement en grade et aux responsabilités exercées.
Avantages du statut
Le statut d’officier de gendarmerie offre de nombreux avantages. Les officiers bénéficient d’une réduction de 75% sur les billets SNCF, de 9 semaines de congés par an, et d’une carrière évolutive avec des possibilités d’avancement en grade et en rémunération. Le logement est pris en charge par l’institution, et des primes peuvent s’ajouter selon les affectations et missions (indemnités de risques, astreintes, missions sensibles).
Affectations et spécialisations possibles
Premiers postes après formation
À la sortie de l’école, les officiers obtiennent le grade de lieutenant et débutent généralement dans une unité élémentaire comme instructeur en école, adjoint au commandement ou en section de recherche. En sécurité publique, ils commandent une brigade de gendarmerie. En maintien de l’ordre, ils dirigent un peloton de gendarmerie mobile.
Pour la sécurité routière, l’affectation porte sur le commandement d’un peloton motorisé ou d’une unité d’autoroute. En police judiciaire, ils deviennent commandants de brigade de recherches ou adjoints en section de recherches.
Évolution de carrière
Après environ trois ans de service, le commandement d’une compagnie d’environ 100 personnes constitue une étape classique de progression. Les officiers peuvent ensuite évoluer vers l’administration centrale, les organismes interministériels ou les états-majors (régional, interarmées, international).
Les domaines d’intervention en évolution de carrière incluent le renseignement, les ressources humaines, les relations internationales, les télécommunications, l’informatique, la criminalistique, la communication, l’organisation et le contrôle de gestion.
Spécialisations techniques
De nombreuses spécialisations s’offrent aux officiers de gendarmerie. Les formations spécialisées incluent la gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires, la gendarmerie de l’armement, les unités cynophiles, la gendarmerie en montagne (PGHM), les enquêtes subaquatiques, la gendarmerie maritime et nautique.
La gendarmerie de l’air, les transports aériens et la spéléologie constituent d’autres voies de spécialisation. Les perspectives d’évolution vers des unités d’élite comme le GIGN, la cybercriminalité ou les enquêtes antiterroristes offrent des débouchés vers la haute fonction publique ou des organisations internationales (ONU, Europol).
Missions à l’international
Les officiers peuvent effectuer des missions à l’étranger dans des cadres militaires, diplomatiques ou humanitaires. Ces affectations incluent les ambassades, les organismes internationaux, et les opérations de maintien de la paix. Ces expériences internationales enrichissent le parcours professionnel et ouvrent des perspectives de carrière dans la diplomatie ou la coopération internationale.
Calendrier des concours 2025
Inscriptions et préparation
Les inscriptions aux concours d’officier de gendarmerie pour la session 2025 ont ouvert le 3 septembre 2024. Les candidats peuvent télécharger les formulaires de demande de dérogation sur le site officiel de recrutement de la gendarmerie. Il est essentiel de respecter les délais d’inscription et de préparer soigneusement les dossiers de candidature.
Classes Prépas Talents
Le dispositif « Classes prépas Talents » vise à promouvoir l’égalité des chances en aidant les candidats méritants issus de milieux défavorisés. Cette préparation financée par l’institution s’adresse aux titulaires de bac+5, boursiers ou potentiellement boursiers. Elle offre un accompagnement personnalisé pour optimiser les chances de réussite aux concours.
Effectifs et sélectivité
Environ 30 postes d’officiers sont ouverts chaque année, ce qui en fait un recrutement particulièrement sélectif. Cette restriction des effectifs nécessite une préparation rigoureuse et une forte motivation de la part des candidats. Le processus de sélection s’étale sur plusieurs mois et comprend les phases d’admissibilité et d’admission.
La carrière d’officier de gendarmerie (OG) offre une voie professionnelle riche et variée, alliant commandement opérationnel, responsabilités terrain et perspectives d’évolution nationales et internationales. Cette profession exigeante requiert un engagement total au service de la sécurité publique et de la nation.
Ressources pour préparer le concours
Concours de la gendarmerie nationale – 200 questions
✓ Tester vos connaissances avec 200 questions corrigées
✓ Réviser les notions essentielles pour officier et sous-officier
✓ Comprendre l’organisation et les missions de la gendarmerie
✓ Maîtriser les statuts, formations et carrières
Toi, ce futur officier de gendarmerie : la méthode infaillible en 7 points pour réussir le concours
✓ Réussir les tests de connaissances générales et de compréhension
✓ Maîtriser le test de personnalité
✓ Rédiger une lettre de motivation efficace
✓ Exceller à l’entretien avec le chargé de recrutement
Dates Futurs Concours
Débute le
6 janvier 2026
Officiers (OG)
Concours officiers issus des autres armées
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Eliott R.
Spécialisé en préparation aux concours (police, armée, SNCF, TOEIC...), Eliott accompagne les candidats pour qu'ils abordent leurs épreuves dans les meilleures conditions.
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